Les Rencontres de BRuMM
mar 04 avril
— 14:00
Pop, rock, jazz…
Worldmusic, Folk & Country
Au programme de ces Rencontres du festival BRuMM - Bruxelles Musiques Migrantes: 2 tables rondes réunissant 5 artistes, des performances musicales (chants gospel, chants alevis d’Anatolie, improvisations au tar et au kamancheh iraniens, récital de koto japonais), un atelier d’initiation au Yogo Iyengar en musique.
En cette période intense de célébrations religieuses (Ramadan, Carême, Pâques, Pessa’h…), le festival BRuMM - Bruxelles Musiques Migrantes explore les liens féconds entre spiritualités, musique et création artistique.Différents courants spirituels qui se sont développés à l’ombre ou en marge des religions instituées seront abordés sous un angle particulièrement significatif à nos yeux: l’ampleur et la qualité de la création musicale et artistique qu’ils ont inspirés… et continuent d’inspirer!
Dans un lieu et un cadre accessible au plus grand nombre, propice aux échanges et à la convivialité, la journée sera construite autour de 2 tables rondes, rythmée par des performances musicales et se clôturera par un atelier d’initiation au Yoga Iyengar en musique.
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PROGRAMME
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14:00 PRÉLUDE : Didier Likeng (chant gospel)
Né à Yaoundé, au Cameroun, dans une famille protestante, Didier Likeng est arrivé en Belgique dans le cadre de ses études d’agronomie. Mais à la carrière toute tracée d’ingénieur agronome, il préférera la musique qu’il abordera sous différentes facettes : compositeur, arrangeur, producteur artistique, enseignant, coach vocal et bassiste réputé. Passionné par les negro-spirituals, il devient rapidement un des grands animateurs de la musique gospel en Europe. Chef de chœur et soliste au sein des plus grands chœurs de gospel (notamment Gospel For Life qui réunira plus de 2000 choristes), Didier Likeng est régulièrement sollicité pour animer des master class et des workshop
14:20 TABLE RONDE : Expressions musicales et spiritualité à Bruxelles
Quel est le lien entre musique et spiritualité? Comment la musique porte-t-elle les messages liés au divin et fédère-t-elle les collectivités? Cette discussion rassemblera deux figures impliquées dans différentes communautés spirituelles de Bruxelles : Didier Likeng, chanteur et auteur-compositeur de gospel et Harun Özdemir, coordinateur du Centre socio culturel alévi de Bruxelles, chanteur et joueur de saz (luth à long manche anatolien). A travers leurs témoignages, ces deux artistes talentueux évoqueront les connexions entre univers musicaux et spirituels, les répertoires dans lesquels ils sont devenus maîtres ainsi que la manière dont ces connexions se manifestent au travers de différents rituels.
Modération : Hélène Sechehaye, docteure en ethnomusicologie, enseignante au Conservatoire de Bruxelles
15:10 INTERLUDE I : Harun Özdemir (chant et saz)
Né à Bruxelles au croisement d’identités multiples, d’un père communiste, exilé politique, militant syndicaliste d’origine kurde et d’une mère turque alévie, Harun Özdemir a appris à jouer du saz baglama dès l’âge de 12 ans. Investi de contenus symboliques, le saz est l’instrument privilégié des achiks, les bardes anatoliens, et est intimement lié à la spiritualité de la minorité alévie de Turquie. Harun est très actif au sein des organisations de la communauté alévie en Belgique.
Religion syncrétique apparentée au courant chiite de l’islam, mélange de survivances chamaniques, de zoroastrisme, de christianisme et de mysticisme musulman, l’alévisme, longtemps persécuté en Turquie, est à la fois un système de croyances, de pratiques rituelles et un mode de vie où la musique, la danse et la poésie jouent un rôle central. En quête d’une reconnaissance au-delà de l’islam, une partie de la communauté des Alévis de Belgique tente aujourd’hui de préserver et redécouvrir ces traditions musicales.
15:25 PAUSE
15:45 INTERLUDE II : Aki Sato (koto)
Aki Vergels-Sato est maître de koto de l’Ecole Ikuta et maître de shamisen de l’Ecole Nogawa. Dès l’âge de six ans, elle s’initie à l’art du koto, et ensuite au shamisen, sous la direction des professeurs renommés (Chiaki Amakawa, Matsuko Kikuhara, Koji Kikuhara). Elle est diplômée en koto du département des instruments traditionnels japonais du Conservatoire d’Osaka. Elle se produit actuellement au sein du Duo Kanadé & Miko Shimura (koto, saxophone, danse), pour les Jeunesses Musicales.
Le koto est une forme de cithare rectangulaire longue et étroite avec une table d’harmonie légèrement convexe et oblongue, comportant 13 cordes. Il fait aujourd’hui figure d’instrument national au Japon. D’abord instrument religieux, le koto participa ensuite au développement de la musique profane savante à caractère intimiste. Jouer du koto était la marque d’une éducation raffinée, en particulier chez les femmes.
Le shamisen est l’instrument à cordes traditionnel le plus populaire et le plus répandu au Japon. Adopté dans toutes les fêtes et tous les lieux, publics ou privés, il est pratiqué au théâtre pour accompagner le bunraku comme le kabuki. L’instrument utilise deux gammes de cinq sons et se révèle propice à l’accompagnement des registres vocaux japonais. La sonorité s’enrichit de nombreuses et subtiles variations de timbre.
16:00 TABLE RONDE : Spiritualité et création
Quelle est la place de la spiritualité dans la création musicale ? Comment est-elle mobilisée dans le processus créatif de composition comme d’improvisation ? Ces questions seront abordées avec trois musiciens exceptionnels, à la fois interprètes, compositeurs et improvisateurs, virtuoses de leur instrument : Aki Sato, joueuse de koto (cithare japonaise) et de shamisen (luth), Mostafa Taleb, joueur de kamancheh (vièle à pique iranienne) et Milad Mohammadi, joueur de tar (luth à long manche iranien). Le lien entre spiritualité et création sera envisagé de manière très concrète par ces musiciens qui nous feront entrer dans la fabrique de leur musique.
Modération : Hélène Delaporte (CBAI)
17:00 INTERLUDE III : Mostafa Taleb (kamancheh), Milad Mohammadi (tar)
Milâd Mohammadi entre à l’âge de 12 ans à l’école de musique de Téhéran pour étudier le tar. Diplômé en 2005, il obtient une licence de musique iranienne au Conservatoire de Téhéran. Shadow, son premier album en tant que compositeur, sort en 2012. Suivra The Metamorphosed en 2014. Il forme avec Hoshyar Khayyam un duo qui produira l’album Music for Tar and Piano en 2018. Le luth à long manche tar est l’un des principaux instruments de la musique d’art en Iran et en Azerbaïdjan. Il est également pratiqué en Arménie et en Asie Centrale.
Né dans la province iranienne du Lorestan, Mostafa Taleb commence très tôt son apprentissage du kamancheh, un instrument ancestral à cordes frottées de la famille des vièles à piques. Diplômé de l’Académie Kamkarha de musique classique persane, il s’installe à Bruxelles en 2016. Son talent et son extraordinaire personnalité lui permirent de surmonter les difficultés de l’exil et d’établir une solide réputation d’interprète, improvisateur et compositeur. Invité par le chef d’orchestre Jordi Savall, il participe à de nombreux concerts à travers l’Europe avec l’ensemble Orpheus XXI. Avec le projet “Egged Off” du Cinemaximiliaan, Mostafa fonde plusieurs groupes de musique innovants, toujours inspirés par la musique persane, comme les ensembles Hamnava et Illumination. En 2019, il collabore sur la pièce de Lisaboa Houbrechts, Bruegel, dont il compose la musique. C’est sur le plateau de de cette ambitieuse production, qu’il rencontre l’organiste et claveciniste Jérôme Bertier avec lequel les échanges musicaux et littéraires déboucheront sur la création de l’ensemble Argha/Nun dont le socle commun est un dialogue entre l’Europe et la Perse. En 2022, Mostafa Taleb enregistre ses deux premiers albums : Unity, un album solo, et Chapelle de verre, en duo avec sa partenaire violoniste Ananta Roosens. Il est à l’initiative du projet About That Magic Circle qui sera présenté au Senghor, au terme d’une semaine de résidence dans le cadre du festival BRuMM.
17:30 YOGA IYENGAR & MUSIQUE SOUFIE
Ce que vous propose l’Atelier Samkya est bien plus qu’une séance de yoga… C’est une expérience artistique inclusive et participative. La chorégraphie, tantôt active, tantôt statique des postures de Yoga Iyengar, nous entraîne dans un état contemplatif, accompagné par la musique soufie d’Asad Qizilbash, maître (pandit) de sarod, un luth d’origine indo-pakistanaise dont la sonorité, d’une superbe plénitude, est particulièrement propice à la méditation. Réceptivité à la musique, au mouvement, à la nature profonde des êtres, ouverture sur le monde. C’est un récit initiatique qui s’élabore, se crée avec vous et en vous, métaphore de notre propre existence.
yogasamkya.be
Originaire du Pakistan, Asad Qizilbash est un maître incontesté du sarod. En butte à l’hostilité des fondamentalistes dans son pays, il s’est réfugié en Belgique où il poursuit sa carrière internationale. Ce musicien, doté d’une grande intériorité musicale, est capable de traduire en musique la poésie de Rumi, passant d’un registre contemplatif à une implosion d’énergie proche de la transe.
Serap Güven (professeure de Yoga Iyengar)
Asad Qizilbash (sarod)
Date(s)
mar 04 avr — 14:00
Accès
T 51 - B 20 - M Comte de Flandre
Pop, rock, jazz…